samedi 23 septembre 2017

Eugenio Montale : La poésie est-elle encore possible?


Eugenio Montale est un poète italien né à Gênes en 1896 et mort à Milan en 1981.

Eugenio Montale
Il a reçu le Prix Nobel de littérature en 1975.

Il est né dans une famille aisée de commerçants en produits chimiques.
Son père était d'ailleurs fournisseur de l'entreprise où était employé Italo Svevo.

Les caractéristiques de cette famille, décrites par Bianca Montale, une petite fille du poète :

"L'anxiété, la fragilité nerveuse, la timidité, la concision à l'oral et à l'écrit, une vision ayant souvent tendance à aller au pire de toute vicissitude, un certain sens de l'humour."

Eugenio poursuit des études commerciales, puis musicales avant d'intégrer l'Académie militaire de Parme.
Il cultive, en dehors de toute institution universitaire son goût pour la littérature et les langues étrangères.

Sous le fascisme oppressant de Mussolini, il est sans emploi, traduit Shakespeare, Melville, Yeats,...

Ses premières poésies paraissent dans les années vingt et il ne cessera d'écrire et de publier jusqu'à sa mort.


Son discours de réception du Prix Nobel pose cette question essentielle : "La poésie est-elle encore possible?"

Extraits :

"Il existe au monde une large place pour l'inutile; bien plus, un des dangers de notre temps est la commercialisation de l'inutile, à laquelle sont sensibles surtout les plus jeunes.

Quoiqu'il en soit, je suis ici pour avoir écrit des poèmes, produit totalement inutile mais rarement nuisible, et c'est là un de ses titres de noblesse.

Mais ce n'est pas le seul, la poésie étant une production ou une maladie absolument endémique et incurable."


"On a dit que ma production était maigre, à supposer peut-être que le poète produise des marchandises, car les machines doivent être utilisées au maximum.

Heureusement, la poésie n'est pas une marchandise."


"Tous les arts se démocratisent, au mauvais sens du mot. L'art produit des objets de consommation à utiliser puis à jeter, en attendant un monde dans lequel l'homme parviendrait à se libérer de tout, même de sa propre conscience."

"Mais pourquoi aujourd'hui plus que jamais l'homme civilisé est-il arrivé à se prendre en horreur?...
Les communications de masse, la radio, et surtout la télévision ont tenté non sans succès d'anéantir toute possibilité de solitude et de réflexion...



"La poésie pourra-t-elle survivre dans un monde de communication de masse?"

"La grande poésie peut mourir, renaître, mourir à nouveau mais restera toujours une des cimes de l'esprit humain."

Voir ici.


1 commentaire:

  1. Mea Culpa...
    Dans ma jeunesse lointaine, j'étais "fanatique" de poésie...
    Puis j'ai progressivement cessé d'en lire !
    Je n'en suis pas très fier..
    Amitiés
    et Merci pour ton article sur Montale

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