Le 23 Février dernier, nous avons assisté à une interprétation magistrale de "La Chute" d' Albert Camus, au Théâtre du Lucernaire, à Paris.
Albert Camus |
L'adaptation était de Catherine Camus et François Chaumette.
La mise en scène et l'interprétation, magistrales, étaient d' Ivan Morane.
Voir ici sa longue biographie de metteur en scène et de comédien, et là, un lien vers La Compagnie Ivan Morane.
C'est un homme de théâtre éclectique et de grand talent, qui a également mis en scène Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, Le Barbier de Séville de Rossini, ou Barbe Bleue d'Offenbach.
Ivan Morane |
En cinq journées, Clamence, le "personnage" de La Chute va réussir a confronter le lecteur (ici le spectateur) à lui-même.
Clamence présente une réelle filiation avec les personnages de Dostoïevski : tourmenté, ironique, cynique, et parfois manipulateur.
Il monte un procès quasi kafkaïen et y joue tous les rôles : accusé, avocat de la défense, de l'accusation, procureur, et grâce au génie de Camus, le tribunal s'élargit à l'échelle du monde.
A Mexico-City, petit bar louche d'Amsterdam, un consommateur nommé Jean-Baptiste Clamence, engage la conversation avec un compagnon de passage.
Ancien brillant avocat ayant quitté Paris, Clamence est devenu "juge-pénitent".
Il raconte à son interlocuteur qu'il menait une vie réussie jusqu'au soir où, alors qu'il traverse un pont de Paris, il entend un rire dont il ignore la provenance.
Echo de sa propre conscience, ce rire lui rappelle, quelques années auparavant, qu'il fut surpris par un bruit provoqué par la chute d'une jeune femme dans la Seine, et qu'il poursuivit son chemin malgré tout.
"Ne sommes nous pas tous semblables, confrontés toujours aux mêmes questions, bien que nous connaissions d'avance les réponses?"
Albert Camus |
"Cette interprétation du chef d'oeuvre de Camus est un moment de saisissement et de plénitude dramatique" Le Figaro
"De la première à la dernière seconde, il nous suspend littéralement à ses lèvres" Pariscope.
D'abord intitulé Le Cri, La Chute est un court roman, une nouvelle, une confession qui progressivement se transforme en accusation contre l'humanité entière.
Ce texte nous interroge sur notre propre sentiment de culpabilité.
Il nous tend un miroir terrible de véracité, passionnant et salvateur.
Ce texte magnifique est porté avec puissance et passion par Ivan Morane dont l'interprétation nous a totalement bouleversés.
Voir ici une courte video de cette interprétation.
Je vois que tu ne manques pas d'activités "parisiennes"...
RépondreSupprimerCamus a toujours été très important pour moi.
Ce beau spectacle que tu évoques me fait souvenir (encore!) d'un autre vu en 1989/1990 (?) que j'avais beaucoup aimé : La Peste par Francis Huster (également seul en scène) au théâtre de la Porte St Martin (spectacle repris plus tard aux Mathurins...
Bon ! Une journée qui commence bien avec Camus...
Bon dimanche à toi
Amitiés
JC