lundi 28 mars 2016

Hommage à Jim Harrison


Jim Harrison, "Big Jim" s'est éteint samedi 26 mars, à l'âge de 78 ans, à la suite d'une crise cardiaque, qui l'a fauché chez lui, en Arizona, où il avait coutume de passer l'hiver.
Voir ici et .


Mais Jim Harrison était également du Michigan, où il était né en 1937, à Grayling.

Et après avoir quitté le Michigan, Big Jim s'était installé dans une petite cabane, dans le Montana, près de Missoula.

Il y possédait des peaux de serpent, des crânes de coyote, des portraits de Sitting Bull, mais aussi de Rimbaud et de René Char.

J'ai été très touché et triste d'apprendre sa disparition, car je m'étais plongé dans certains de ses livres avec délices et enthousiasme : Dalva, De Marquette à Vera Cruz, La route du retour,...

De plus, c'était un amoureux fou de la nature et des grands espaces de l'Ouest américain, comme je le suis.


C'est pour aller en quelque sorte sur ses traces que je souhaitais me rendre depuis longtemps dans le Montana, et que j'ai pu réaliser ce rêve en juillet 2015 : nous sommes alors demeurés une semaine dans un tipi de la communauté amérindienne Blackfeet, au nord-est de Missoula et randonnions dans le Glacier National Park.

Jim Harrison s'intéressait également à la culture amérindienne, aux Lakotas en particulier, et ses sagas traitent en permanence d'histoires tourmentées de "sang-mélés".


Pour moi, il avait une écriture aussi puissante que celle de Faulkner...


C'était un gourmet, un oenologue, un amoureux de la vie, au delà de ses épreuves et de ses souffrances personnelles, et il était également amoureux de la France et de son style de vie.

Ce   "Gargantua yankee"goûtait la vie avec excès, mais revenait sans cesse à ses fondamentaux, aux piliers de sa vie : la nature, la vie sauvage, les grands espaces, la pêche, et la littérature.

"L'acte physique élémentaire consistant à ouvrir une bouteille de vin a apporté d'avantage de bonheur à l'humanité que tous les gouvernements dans l'histoire de la planète."


Cette grande gueule, démocrate de gauche, reprochait à son pays d'être oublieux de sa propre histoire, de s'être bâti dans le sang et les massacres des amérindiens, de n'être obsédé que par l'argent, d'être devenu un "Disneyland fasciste"...

J'ai visionné avec bonheur la série de DVD édités par François Busnel ("Les cahiers de François Busnel") suite à ses rencontres avec de nombreux écrivains américains.

Il avait bien entendu rencontré Jim Harrison : . Voir aussi ici .



2 commentaires:

  1. La nouvelle de sa mort ne semble pas être parvenue jusqu'à Cuba....
    je suis un fan de J.Harrison (je pense avoir lu la plupart de ses bouquins parus en France)
    (Pendant mon séjour là-bas j'ai relu "Crime et Chatiment" : curieux compagnon que Dostoïevski sous les tropiques !!! mais Quel bonheur de "replonger" dans ce formidable bouquin !!!!)

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  2. Ah, de retour! Bienvenue! Tout plein de rencontres, de sensations, d'images,...surtout peut-être dans ce nouveau contexte...
    Tu parles de tes "curieuses" lectures sous les tropiques : cela me remémore que j'avais relu Madame Bovary à Noël à la frontière de la Côte d'Ivoire et du Ghana, au bord du Golfe de Guinée...Amitié

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